Les équipes de MSF soignent les personnes touchées par l’épidémie de choléra. Soudan, 2024. © Mohammed Elhassan
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Soudan : plus de 800 personnes hospitalisées et des dizaines de morts à cause d’une infection d’origine hydrique

L’État du Nil Blanc est confronté à une épidémie massive

Des dizaines de personnes sont décédées. Plus de 800 sont traitées pour des symptômes de diarrhée aqueuse aiguë, de déshydratation, de vomissements et d’yeux enfoncés au centre de traitement du choléra du ministère de la Santé à l’hôpital universitaire de Kosti, soutenu par Médecins Sans Frontières, dans l’État du Nil Blanc au Soudan.  

MSF soutient les interventions liées au choléra dans les hôpitaux de Kosti et de Rabak depuis octobre 2024. Récemment, le nombre de cas avait diminué, avec moins de 20 malades certains jours. Cependant, la situation a soudainement changé le soir du 19 février avec l’arrivée des 100 premiers malades au centre de traitement du choléra. Le 21 février, plus de 800 personnes étaient admises. Deux douzaines de personnes ou plus sont mortes au centre, dont au moins une à son arrivée. Jusqu’à présent, 48 personnes ont reçu leur congé. Le nombre de cas continue d’augmenter et il est devenu difficile pour l’équipe d’intervention de tenir un décompte détaillé.  

Le centre de traitement du choléra construit par MSF à l’hôpital de Kosti a été submergé par l’arrivée de gens. Cette situation a nécessité l’utilisation des services d’urgence pour adultes et enfants de l’hôpital, afin de fournir un espace supplémentaire pour les traitements. L’équipe de MSF collabore avec le personnel du ministère de la Santé de l’hôpital universitaire de Kosti et du personnel médical supplémentaire de l’hôpital de Rabak pour prendre en charge le grand nombre de gens. 

« La situation est vraiment alarmante et est sur le point de devenir incontrôlable. », déclare Francis Layoo Ocan, médecin et conseiller médical de projet pour MSF à Kosti. « Le centre de traitement du choléra continue de recevoir des gens dans un état critique. Nous n’avons plus de place et nous admettons maintenant les malades dans une zone ouverte. Nous les traitons même par terre, car il n’y a pas assez de lits. Nous mobilisons nos ressources et avons pu gérer la situation jusqu’à présent. Mais nous craignons que, si la situation continue ainsi au cours des prochains jours, nous manquions de fournitures médicales pour traiter la déshydratation aiguë et maintenir en vie les personnes affectées. Sans compter que les équipes médicales seraient complètement débordées. »  

« Nous avons besoin au plus vite que d’autres organisations nous aident à répondre à cette urgence en envoyant du personnel et des fournitures pour la prise en charge des malades », explique le Dr Layoo Ocan. « Les gens ont besoin d’eau et il est essentiel que les activités de sensibilisation commencent à maîtriser cette crise à la source. » 

MSF soutient le ministère de la Santé de l’État du Nil Blanc dans la prise en charge des patients et des patientes, tout en évaluant les causes de cette flambée et en identifiant les moyens de réduire et d’arrêter la propagation de la maladie. La source d’infection la plus probable est la rivière, où de nombreuses familles ont recueilli de l’eau à l’aide de charrettes tirées par des ânes, après une panne de courant majeure dans la région.  

Les autorités sanitaires locales ont interdit la collecte d’eau dans la rivière et ont demandé le renforcement de la chloration dans le système de distribution d’eau. Le marché et la plupart des restaurants sont fermés.