De nombreuses personnes rapatriées ou réfugiées attendent sous un arbre pour recevoir des soins de l’équipe de la clinique mobile de MSF, dans le quartier informel de Jerbana. Soudan du Sud, 2024. © Isaac Buay/MSF
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Soudan du Sud : des milliers de personnes déplacées et blessées fuient l’intensification de la guerre au Soudan 

Alors que le Soudan du Sud reçoit un afflux massif de dizaines de milliers de personnes fuyant l’intensification de la guerre au Soudan, Médecins Sans Frontières (MSF) accroît sa réponse à la crise humanitaire à Renk et dans les campements informels environnants, le long de la frontière. Au cours des dernières semaines, le nombre de personnes déplacées a dépassé les 80 000, dont des centaines avec des blessures de guerre. MSF appelle à un soutien humanitaire et médical immédiat et coordonné pour les personnes déplacées, afin de combler les lacunes critiques et d’éviter de nouvelles souffrances. 

Chaque jour depuis le début du mois de décembre, plus de 5 000 personnes sont entrées au Soudan du Sud, alors que les combats s’intensifient près de la frontière dans les États du Nil Blanc, du Nil Bleu et de Sennar au Soudan. L’afflux de gens dans la ville de Renk et ses environs a submergé des ressources déjà rares, laissant les personnes déplacées confronter des situations de crise. 

« Nous avons ajouté 14 tentes autour de l’hôpital pour faire de la place aux personnes blessées de guerre qui arrivent à l’hôpital du comté de Renk », explique Emanuele Montobbio, coordonnateur d’urgence de MSF à Renk. « Il n’y a pas de place pour d’autres tentes dans les environs, alors que les patientes, les patients et leurs familles continuent d’arriver à l’hôpital. Nous travaillons aux côtés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour traiter les personnes blessées de guerre et gérer l’afflux croissant de cas critiques et la réponse aux blessés de masse dans les services de soins pré et postopératoires. Cependant, la situation est accablante et nos interventions ne sont pas suffisantes. Quelques dizaines de gens seulement ont bénéficié d’interventions chirurgicales et de vaccinations contre le tétanos au cours des dernières semaines, alors que plus de 100 personnes blessées, dont beaucoup présentent des lésions graves, attendent toujours d’être opérées. » 

Des personnes proches aidantes attendent à l’extérieur de l’unité de soins pré et postopératoires pour rendre visite à leurs proches à l’hôpital du comté de Renk. MSF et le CICR soignent les personnes blessées de guerre dans cette installation. Soudan du Sud, 2024. © Isaac Buay/MSF

« De violents combats ont été signalés dans les hauts plateaux de Numbi à Minova au Sud-Kivu », a mentionné Julien Gircour, directeur de projet responsable des activités de MSF au Sud-Kivu. « Les gens ont fui et 84 personnes blessées sont traitées au Centre hospitalier de Numbi et à l’Hôpital général de référence de Minova. »  

Tant à Masisi qu’à Nyabiondo, Minova et Numbi, les équipes de MSF poursuivent leur appui médical aux communautés affectées. Ces affrontements sont les derniers en date auxquels les équipes de MSF ont répondu lors de ces trois années de crise armée. Celle-ci oppose le M23 à l’armée congolaise et à ses groupes alliés dans l’est de la RDC. Le conflit a engendré le déplacement de centaines de milliers de personnes et gravement affecté les conditions humanitaires et sanitaires déjà critiques dans l’est de la RDC.