Des personnes déplacées affluent à l’hôpital général de référence de Masisi que soutient MSF. Les personnes fuient les affrontements dans le territoire de Masisi. République démocratique du Congo, 2025. © MSF
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République démocratique du Congo : un employé de MSF a été grièvement blessé dans la ville de Masisi

Un membre du personnel et un enfant ont été blessés lors d’une fusillade qui a touché les locaux de MSF

Un employé de Médecins Sans Frontières (MSF) a été très grièvement blessé ce jeudi, alors que des tirs ont à nouveau touché les locaux de MSF à Masisi Centre, au Nord-Kivu. Un enfant qui y avait trouvé refuge avec sa famille a également été blessé par ces mêmes tirs. MSF condamne avec la plus grande fermeté ces tirs qui portent gravement atteinte à la protection essentielle des installations humanitaires. 

« Ce matin, l’un de nos collègues, qui était à son poste dans les locaux de MSF, à Masisi, a été très grièvement blessé par balle, touché par l’un des nombreux tirs ayant frappé nos locaux ces dernières semaines », explique Stephan Goetghebuer, responsable des programmes de MSF au Nord-Kivu. « Malheureusement, sa vie est en danger. Durant les tirs, un enfant réfugié dans nos locaux a également été légèrement blessé par une balle. Nous condamnons fermement ce énième épisode de violence ayant directement affecté une structure humanitaire qui devrait être protégée. » 

Depuis le début du mois de janvier, la cité de Masisi Centre et ses environs font l’objet de combats quasi quotidiens entre les soldats de VDP/Wazalendo (alliés à l’armée congolaise) et du M23/Alliance Fleuve Congo (AFC). Ces affrontements ont entraîné des afflux de personnes blessées – pour la plupart des personnes civiles – à l’hôpital général de référence de Masisi que soutient MSF. Des milliers de personnes cherchent régulièrement refuge à l’hôpital, tout comme dans les locaux de MSF. 

« Ce jeudi, les combats intenses, y compris à l’arme lourde, se sont déroulés au sein même de la cité que contrôle le M23/AFC depuis la mi-janvier », poursuit Stephan Goetghebuer. « Ces combats ont notamment eu lieu entre le bureau de MSF et le marché situé devant l’hôpital où des milliers de personnes sont à nouveau réfugiées depuis des jours. »  

Le 16 janvier, deux personnes civiles ont été touchées par des tirs devant l’hôpital. L’une d’entre elles est décédée. Le 19 janvier, des tirs ont touché l’hôpital et les locaux de MSF, et deux membres du personnel de MSF ont été blessés lorsqu’une roquette s’est abattue sur le garage adjacent à l’hôpital. Le 28 janvier, une femme a été abattue lors d’affrontements qui se sont déroulés entre notre bureau et nos locaux. Le 16 février, un membre de l’équipe du ministère de la Santé a été blessé par une balle perdue qui a traversé l’hôpital. 

« Ces incidents violents à répétition sont inacceptables », dénonce Goetghebuer. « En dépit de nos appels répétés aux belligérants à protéger les structures humanitaires et sanitaires, la sécurité des patientes, des patients, du personnel médical et humanitaire n’est clairement pas prise en compte. Le droit humanitaire est bafoué. Cela doit cesser. » 

Soutenu depuis 2007 par MSF, l’hôpital général de référence de Masisi a reçu, ces derniers jours, des dizaines de personnes blessées par la guerre. 

Au vu de la situation qui prévaut dans la région et de la répétition des incidents affectant le projet de MSF à Masisi Centre, MSF évalue actuellement comment elle adaptera sa présence et ses activités dans cette zone où la communauté fait face à d’énormes besoins médicaux et humanitaires.