Photo tirée de la série de mini-documentaires "Displaced Lives" Episode 4 : Daphrose. Daphrose, 68 ans, se déplace dans les tentes d'Elohim. Elle y vit depuis un an et demi.
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RDC : « Vies déplacées » – 4 femmes dans les camps de Goma

Esther, Rebecca, Tuliya et Daphrose font partie de la même famille. Ensemble, elles ont fui les combats entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise au Nord-Kivu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Elles vivent depuis un an et demi dans le camp d’Elohim, à Goma, où les équipes de Médecins Sans Frontières interviennent. Depuis 2022, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par la guerre et ont trouvé refuge à Goma, dans des camps surpeuplés et encerclés par des lignes de front. Dans cette minisérie de quatre épisodes, ces quatre femmes racontent leur quotidien, fait de violences, d’attentes et de l’espoir du retour.

En 2024, Goma s’est peu à peu retrouvée encerclée par plusieurs lignes de front. Environ 2 600 000 personnes, dont plus de 600 000 sont des personnes déplacées, vivent actuellement dans un territoire de plus en plus restreint. Depuis le début de l’année, les équipes de MSF ont été témoins à plusieurs reprises de tirs croisés, d’explosions de roquettes à l’intérieur des camps, de jour comme de nuit.

La concentration d’hommes armés à l’intérieur et autour des camps, en plus du rapprochement des lignes de front, a entraîné une augmentation généralisée du niveau des violences. Les personnes civiles sont prises en étau entre les différents groupes armés, blessées ou tuées dans des tirs croisés, victimes de la criminalité et de violences sexuelles. 

Épicentre, l’institut d’épidémiologie et de recherche médicale de MSF, a mené une nouvelle enquête auprès de 2105 familles déplacées dans quatre camps autour de Goma. Cette enquête a révélé la fréquence quotidienne et les niveaux alarmants des violences, en particulier sexuelles, qui perdurent à l’intérieur et autour des camps. Plus d’une jeune femme sur dix a déclaré avoir été violée au cours de la période couverte par l’enquête, entre novembre 2023 et avril 2024.