Nigéria : MSF et l’État de Sokoto lancent une campagne de vaccination pour réduire les maladies potentiellement mortelles
Médecins Sans Frontières (MSF) travaille en partenariat avec le ministère de la Santé de l’État de Sokoto pour encourager les membres de la communauté à participer à une campagne de vaccination. L’objectif est de contribuer à réduire le nombre d’enfants souffrant de maladies potentiellement mortelles, notamment la rougeole et la diphtérie, des maladies qui peuvent entraîner des complications à long terme.
En 2024, MSF a traité au Nigéria plus de 17 000 cas de rougeole pouvant, en l’absence de soins, entraîner dans certains cas graves une pneumonie ou des lésions cérébrales. La campagne vise à vacciner les enfants de moins de cinq ans contre la rougeole et à leur administrer le vaccin Penta-5, qui protège contre la diphtérie, le tétanos, l’hépatite B, la coqueluche et l’Haemophilus influenzae de type b. MSF procède également à des vaccinations de rattrapage pour les enfants qui n’auraient pas reçu les doses recommandées de vaccins contre la polio, le rotavirus et la tuberculose, entre autres.
La campagne est en cours dans les zones de gouvernement local (ZGL) de Sokoto Nord, Sokoto Sud, Wamako et Dange Shuni. Des vaccinations de rattrapage sont en outre effectuées dans quatre installations des communautés rurales de Wamako et dans cinq installations des ZGL de Dange Shuni et Bodinga.
Lors de la première phase de la campagne de vaccination qui a commencé au début novembre 2024, 53 095 enfants ont été vaccinés dans six zones de gouvernement local de l’État de Sokoto. Parmi eux, 33 617 enfants, soit environ 63 %, n’avaient reçu aucune dose de vaccin avant cette campagne. Cette phase de la campagne se poursuivra jusqu’à la fin du mois de février.
« Cet exercice est très important, car la rougeole est extrêmement contagieuse et particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants, notamment ceux souffrant de malnutrition ou d’autres problèmes médicaux. »
Ahmad Bilal, directeur de projet de MSF au Nigéria
« Nous nous engageons à collaborer avec le gouvernement pour que chaque enfant soit vacciné contre ces maladies potentiellement mortelles », déclare Ahmad Bilal, médecin et directeur de projet de MSF au Nigéria.
La rougeole est devenue endémique dans de nombreuses régions du nord du Nigéria, avec des hausses de cas récurrentes, ce qui a des conséquences sur la santé publique. Cette maladie est étroitement liée à la malnutrition en raison de ses effets néfastes sur la muqueuse gastro-intestinale. Ces lésions augmentent le risque de malnutrition chez l’enfant, ce qui affaiblit son système immunitaire et le rend plus susceptible de contracter d’autres maladies évitables par la vaccination. Ce cycle peut avoir des effets durables sur l’enfant jusqu’à l’âge adulte et peut même être fatal.
« Cet exercice est très important, car la rougeole est extrêmement contagieuse et particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants, notamment ceux souffrant de malnutrition ou d’autres problèmes médicaux », explique Ahmad Bilal.
« Grâce aux deux campagnes de vaccination, nous avons déjà constaté, à l’hôpital général de Gummi, une baisse d’environ 57 % des cas de rougeole entre juin et décembre 2024, par rapport à la même période en 2023. »
Deo Kabila, coordonnateur médical de MSF au Nigéria
En 2024, les équipes de MSF à Gummi, dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du Nigéria, ont mené une campagne de vaccination multiantigènes, et d’autres vaccins essentiels, pour protéger les enfants contre les maladies évitables par la vaccination, comme la rougeole. Avec le soutien du gouvernement de l’État de Zamfara, la campagne a permis de vacciner 51 314 enfants en situation de vulnérabilité au cours des deux cycles de vaccination, dont 26 % n’avaient jamais été vaccinés auparavant.
« Les vaccins sont essentiels pour prévenir et contrôler les épidémies de maladies infectieuses », déclare Deo Kabila, médecin et coordonnateur médical de MSF au Nigéria. « Grâce aux deux campagnes de vaccination, nous avons déjà constaté, à l’hôpital général de Gummi, une baisse d’environ 57 % des cas de rougeole entre juin et décembre 2024, par rapport à la même période en 2023. »
Selon une enquête menée en 2021, la couverture vaccinale du Nigéria reste faible, avec au moins 6,2 millions d’enfants n’ayant pas reçu tous leurs vaccins au cours des cinq dernières années. Dans l’ensemble, le Nigéria est encore loin d’atteindre le taux de couverture vaccinale de 95 % recommandé par les autorités sanitaires internationales.
Pour améliorer le succès des campagnes de vaccination, MSF collabore avec les chefs communautaires et religieux afin de sensibiliser la communauté à l’importance de la vaccination. De nombreux sites de vaccination ont été mis en place et des efforts de mobilisation et de porte-à-porte ont été mis en œuvre pour s’assurer que chaque enfant ait la possibilité de se faire vacciner.
« Les chefs communautaires nous ont apporté un grand soutien en nous permettant d’accéder à leurs communautés », déclare Juliet Umenge, responsable de la promotion de la santé de MSF pour la vaccination de routine dans les zones rurales.