Les équipes de MSF soutiennent les personnes dans le nord de Gaza en offrant des soins médicaux à travers des cliniques mobiles. Gaza, 2025. © MSF
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Gaza : les autorités israéliennes doivent cesser d’utiliser l’assistance humanitaire comme un outil de guerre

Le blocus israélien de Gaza coupe l’assistance essentielle, l’électricité et l’eau, mettant en danger la vie des Palestiniens et des Palestiniennes

Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement le siège imposé par Israël sur la bande de Gaza, en Palestine. Ce blocus prive les gens des approvisionnements essentiels, dont l’accès à l’eau, et des services de base, notamment l’électricité, qui a été coupée le 9 mars. En coupant ainsi l’électricité dans la bande de Gaza et en empêchant toute assistance d’y entrer, les autorités israéliennes ont instrumentalisé les besoins humanitaires en les utilisant comme un moyen de négociation. Cette politique, qui s’apparente à une punition collective, doit cesser immédiatement. MSF appelle les autorités israéliennes à respecter le droit humanitaire international et à assumer leurs responsabilités en tant que puissance occupante, ainsi qu’à mettre fin à ce blocus inhumain de la bande de Gaza. 

Les alliés d’Israël ont délibérément ignoré cette grave violation du droit humanitaire international et ont normalisé ce comportement. MSF appelle également les alliés d’Israël, y compris les États-Unis, à s’abstenir de normaliser de telles actions et à agir de manière décisive pour empêcher que Gaza ne sombre davantage dans la dévastation. 

« Les autorités israéliennes normalisent une fois de plus l’utilisation de l’aide comme outil de négociation. C’est scandaleux. L’assistance humanitaire ne devrait jamais être utilisée comme moyen de négociation en temps de guerre », déclare Myriam Laaroussi, coordonnatrice d’urgence de MSF. « Le blocus de tous les approvisionnements nuit inévitablement à des centaines de milliers de personnes, et a il a des conséquences potentiellement mortelles. » 

À un moment où le cessez-le-feu devrait entraîner une intensification de l’intervention humanitaire, les autorités israéliennes ont mis un terme brutal à l’entrée de toute assistance. Les derniers approvisionnements que nos équipes ont pu faire entrer à Gaza étaient trois camions, essentiellement de fournitures médicales, le 27 février dernier. Plusieurs camions de MSF devaient entrer dans la bande de Gaza avant que le blocus ne soit imposé. 

Les équipes de MSF tentent d’intensifier l’aide à Gaza, en particulier dans le nord, où les personnes sont privées depuis des mois des biens les plus essentiels. 

« Gaza est désormais privée d’entrée de carburant », déclare Myriam Laaroussi. « Nous avons les mains liées et, sans canal d’approvisionnement, il sera encore plus difficile de prêter assistance aux gens de Gaza, une fois que nos stocks seront épuisés. Un cessez-le-feu sans augmentation de l’assistance humanitaire est contradictoire. » 

Parallèlement, la suspension de l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza par le gouvernement israélien a déjà contraint la principale usine de dessalement d’eau de Khan Younis, au sud de Gaza, à fonctionner au carburant. La production de l’usine est passée de 17 millions à 2,5 millions de litres par jour. Cette décision de couper l’électricité aura donc progressivement de graves répercussions sur l’approvisionnement public en eau.  

Le siège d’Israël, qui a commencé le 9 octobre 2008, a privé, à Gaza, des centaines de milliers de personnes de nourriture, d’électricité ou de carburant, entraînant ainsi une catastrophe humanitaire. Après 15 mois de bombardements, de déplacements et d’épidémies, les efforts d’assistance sont restés limités par les exigences de préautorisation obligatoire imposées par les autorités israéliennes, ou par le rejet des articles dits à double usage.  

« Comme toutes les organisations humanitaires, MSF est contrainte de s’adapter aux conditions imposées par les autorités israéliennes dans le cadre d’un système conçu pour maintenir le blocus de Gaza », explique Myriam Laaroussi.  

« Bien que davantage de camions aient pu entrer pendant le cessez-le-feu, le système d’entrée des marchandises mis en place par les autorités israéliennes est systématiquement utilisé pour entraver l’assistance humanitaire. Même avant ce blocus, il nous empêchait de renforcer correctement notre présence. »  

Ce système, qui est mené sans aucune transparence, entrave et restreint systématiquement l’entrée d’approvisionnements essentiels, notamment des concentrateurs d’oxygène, des scalpels, des ciseaux, des unités de dessalement et des générateurs. Même lorsqu’il est approuvé, le processus prend beaucoup de temps et continue de constituer un obstacle bureaucratique complexe.