Une infirmière de MSF examine des nouveau-nés prématurés admis à l’unité de soins intensifs néonatals de l’hôpital Nasser que soutient MSF à Khan Younis, à Gaza. Territoires palestiniens, 2024. © Nour Alsaqqa/MSF MSF teams in the neonatal intensive care unit (NICU) are treating children with respiratory infections, dehydration, and premature newborns with complications. The health needs of children are so high that the NICU has been operating beyond its bed capacity for over three months. Over a quarter of the patients in the department are admitted for respiratory distress syndrome, a condition that can present in premature infants, making them even more vulnerable in dire living conditions many face in Gaza.
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Gaza : la pénurie de carburant menace la vie des nouveaux-nés, des patientes et des patients 

L’hôpital Nasser, l’hôpital Al-Aqsa et l’hôpital européen de Gaza sont sur le point de fermer en raison d’une pénurie de carburant. Médecins Sans Frontières (MSF) prévient que cette situation menace la vie de centaines de personnes, dont des nouveau-nés, qui dépendent de l’électricité pour rester en vie. Bien que les équipes de MSF transfèrent du carburant aux hôpitaux Nasser et Al-Aqsa, cela ne constitue qu’une solution temporaire pour un jour, voire deux tout au plus.   

Bien que l’élecricité n’ait pas été coupée au 8 janvier, la situation demeure critique dans certains services de l’hôpital Nasser que soutient MSF. Advenant une coupure, plusieurs personnes pourraient être privées de soins essentiels. Dans l’unité de soins intensifs néonatals, MSF traite actuellement trois enfants et quatre nouveau-nés sous ventilation mécanique, ainsi que 15 nouveau-nés en couveuse. Tous ces enfants dépendants de l’électricité fournie par des générateurs alimentés par du carburant.   

« Mettre ainsi la vie des enfants en danger est inacceptable. Il s’agit là d’une conséquence du blocus israélien permanent, et du pillage criminel et constant des fournitures essentielles. »

Pascale Coissard, coordonnatrice d’urgence pour MSF

MSF est préoccupée par cette situation catastrophique, qui pourrait avoir des conséquences tragiques et graves, car il est peu probable que la situation s’améliore. Nous appelons toutes les parties à faciliter l’entrée du carburant à Gaza et à assurer son acheminement en toute sécurité vers les structures médicales. Le démantèlement du système de santé par le blocus israélien, qui met en danger la vie des gens, doit cesser immédiatement.    

« Sans carburant, ces nouveau-nés risquent de perdre la vie. Les bébés en couveuse ont besoin d’une électricité constante pour que les ventilateurs qui les maintiennent en vie puissent fonctionner. Ils sont déjà dans un état de vulnérabilité extrême, et tout transfert vers d’autres hôpitaux mettrait directement leur vie en danger », explique Pascale Coissard, coordononnatrice des urgences pour MSF. « Mettre ainsi la vie des enfants en danger est inacceptable. Il s’agit là d’une conséquence du blocus israélien permanent, et du pillage criminel et constant des fournitures essentielles.  » 

« Selon les Nations Unies, une moyenne de 92 camions par jour transportant des fournitures essentielles ont pu entrer à Gaza en décembre 2024, alors que 500 camions par jour y entraient avant le 7 octobre 2023. » 

L’hôpital Nasser a une capacité de 500 lits. Les équipes de MSF y fournissent des soins d’urgence, de maternité, de pédiatrie, de brûlure et de traumatologie. L’approvisionnement en oxygène est l’un des principaux besoins en carburant de l’établissement. Elles traitent en moyenne plus de 100 cas de pneumonie chaque mois, dont certains exigent un soutien en oxygène. Nos équipes pratiquent également plus de 100 césariennes chaque mois, des interventions qui nécessitent un approvisionnement constant en électricité.   

« C’est une situation impossible, car même si nous accordons la priorité au peu de carburant qui reste aux services les plus urgents, nous savons qu’ils ne tiendront pas plus de 36 à 48 heures. Si la vie de certaines personnes ne tient qu’à un fil, l’absence d’électricité durable a un impact sur le niveau de soins en traumatologie que nous pouvons apporter aux personnes victimes de brûlures ou de traumatismes », explique Julie Faucon, responsable de l’équipe médicale de MSF à Gaza.   

Selon les Nations Unies, une moyenne de 92 camions par jour transportant des fournitures essentielles ont pu entrer à Gaza en décembre 2024, alors que 500 camions par jour y entraient avant le 7 octobre 2023. Depuis plus d’un an, MSF et d’autres organisations sonnent l’alarme, soutenant que l’approvisionnement tristement insuffisant de l’assistance menace la vie des personnes vivant à Gaza. Nous avons maintenant atteint un point critique où l’un des derniers hôpitaux spécialisés du sud risque d’être hors service en raison du manque de carburant.