Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF, s’exprime devant les Nations Unies le 13 mars. États-Unis, 2025. © UN Web TV
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Allocution de MSF sur le Soudan au Conseil de sécurité de l’ONU : une catastrophique « guerre contre les personnes »

MSF appelle à une action internationale urgente pour mettre fin à la souffrance des gens du Soudan.

Christopher Lockyear, secrétaire général de Médecins Sans Frontières (MSF), a prononcé le 13 mars 2025 une allocution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies au sujet de la catastrophe humanitaire causée par la guerre au Soudan. Il a appelé à la fin des violences contre les personnes civiles et à un nouvel engagement pour fournir une assistance essentielle.

La guerre au Soudan est avant tout une « guerre contre les personnes », a déclaré Christopher Lockyear. Les Forces armées soudanaises (SAF) ont bombardé à plusieurs reprises et sans discernement des zones densément peuplées. Quant aux Forces de soutien rapide et aux milices alliées, elles ont déclenché une campagne de brutalité, marquée par des violences sexuelles systématiques, des enlèvements, des massacres, le pillage de l’aide humanitaire et l’occupation des structures médicales. Les deux parties ont assiégé des villes, détruit des infrastructures civiles essentielles et bloqué l’assistance humanitaire.

MSF fournit des soins médicaux à 11 États du Soudan, des deux côtés du conflit, conformément aux principes humanitaires. Ses équipes au Soudan ont émis des avertissements au sujet des niveaux alarmants de malnutrition dans de nombreuses régions, tandis que les maladies infectieuses et les maladies évitables par la vaccination sont en augmentation. Avec la saison des pluies à venir, il est d’autant plus urgent de veiller à ce que les gens vivant dans les zones touchées par la guerre reçoivent de la nourriture et des fournitures médicales.

Le message de MSF au Conseil de sécurité est que la guerre au Soudan ne peut plus être menée au mépris de la vie des personnes civiles. Après presque deux ans, la réponse internationale a été bien trop limitée, en raison des obstructions des parties belligérantes et d’un manque de responsabilité, de ressources et de leadership.

« Alors que des déclarations sont faites dans cette salle, les personnes civiles restent invisibles, sans protection, bombardées, assiégées, violées, déplacées, privées de nourriture, de soins médicaux, de dignité », a affirmé M. Lockyear. « La réponse humanitaire vacille, paralysée par la bureaucratie, l’insécurité, l’hésitation et ce qui menace de devenir le plus grand désinvestissement de l’histoire de l’assistance humanitaire. »

M. Lockyear a appelé à un nouvel engagement pour protéger les gens et répondre aux besoins humanitaires.

« La crise au Soudan exige un changement fondamental par rapport aux approches défaillantes du passé », a-t-il déclaré. « Des millions de vies en dépendent. »