Guerres et conflits
Environ le quart de notre aide médicale humanitaire est dirigée vers les populations prises dans un conflit armé.
Les conflits armés ravagent des vies et déciment des communautés. Ciblés, harcelés et coincés dans la misère et la pauvreté, les gens sont contraints de fuir ou de vivre assiégés et de subir des attaques aveugles. L’accès aux services de base tels que la nourriture et les soins médicaux est souvent perturbé.
Un soutien médical et humanitaire complet est vital, mais les services de santé se font souvent rares. Médecins Sans Frontières (MSF) fournit des soins médicaux uniquement en fonction des besoins et déploie tous les efforts pour atteindre ceux qui ont le plus besoin d’aide.
Environ un quart de nos projets servent à fournir de l’assistance aux personnes qui vivent dans des zones de guerre et de conflits armés comme au Yémen, au Soudan du Sud, au Nigéria, en Irak et en Syrie, entre autres.
Ce que nous voyons
Les conséquences de la guerre
Malgré les lois internationales qui sont censées protéger les membres de la communauté pendant les conflits armés, MSF constate souvent le lourd tribut qu’ils paient. Après quatre années de guerre, le Yémen illustre bien les ravages causés par des attaques aveugles ou ciblées qui tuent et blessent des personnes en plus de détruire les infrastructures civiles.
Les salles d’urgence et les blocs opératoires débordaient de blessés. Ils ont reçu environ 70 patients en une seule journée. Nous avons soigné des personnes blessées par balle, ou encore par des éclats d’obus et des mines terrestres. C’était une scène extrêmement choquante
Conflit et santé
Les conflits armés provoquent blessures et déplacements et sèment la mort, en plus d’entraver l’accès aux soins de santé même après le retrait des lignes de front.
Ils dévastent les services de santé essentiels, perturbent l’approvisionnement en fournitures médicales, forcent le personnel médical à fuir et détruisent le système immunitaire national. Lorsque des maladies mortelles surviennent dans de telles conditions, elles sont encore plus difficiles à combattre.
Pour les personnes touchées par la violence ou ses conséquences, il est plus important que jamais d’avoir accès aux soins de santé, à un abri, à des installations sanitaires et à de la nourriture, afin de pouvoir survivre et regarder vers l’avenir.
Que fait MSF
Les blessures traumatiques augmentent pendant les conflits armés, ce qui entraîne une hausse des interventions chirurgicales et des soins d’urgence. De plus, les besoins médicaux réguliers sont accrus à mesure que les services de santé s’effondrent. Les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques telles que le diabète ou le VIH sont particulièrement vulnérables.
Violences sexuelles et sexistes
À mesure que les produits de base se raréfient, le prix des denrées alimentaires et des articles de première nécessité monte en flèche, tandis que la peur, l’insécurité et les pertes génèrent de la détresse psychologique.
Nous constatons régulièrement une augmentation des violences sexuelles et sexistes pendant les conflits. Dans certains cas, le viol est utilisé pour assujettir une communauté.
Comme la violence sexuelle peut survenir n’importe où et à tout moment, MSF s’assure que tous ses projets sont équipés pour gérer de tels cas. Dans certains endroits comme la Colombie, le Kenya et la République démocratique du Congo, nous avons des projets qui sont mis en place pour offrir des traitements spécifiques, notamment :
• la prévention des infections (VIH, infections sexuellement transmissibles, hépatite B, tétanos) |
• la provision de tests de grossesse et des contraceptifs d’urgence |
• du soutien avec la gestion des grossesses non désirées |
• du soutien psychologique |
• le traitement des blessures physiques |
Forcés de fuir
Les conflits déracinent souvent les gens de leurs foyers, les forçant à se déplacer dans leur propre pays ou à traverser leurs frontières pour devenir réfugiés. Nous fournissons des soins médicaux aux personnes forcées de fuir les conflits, souvent dans des camps de réfugiés et de déplacés. Les voyages dangereux et les conditions précaires dans les lieux de destination mettent en péril la santé et le bien-être des gens.
Épidémies
Les conflits et les déplacements peuvent être des catalyseurs d’épidémies et de flambées de maladies. Les conditions de surpeuplement et d’insalubrité peuvent être un terreau fertile pour le choléra ou la rougeole. L’insécurité et l’effondrement des systèmes de santé empêchent les gens d’obtenir des soins de santé préventifs, comme des vaccins.
En République centrafricaine (RCA), la couverture vaccinale systématique a chuté après que le pays ait plongé dans la violence et l’instabilité en 2013. Le taux de vaccination contre la rougeole est tombé de 64 % à 25 %. En 2016, MSF a organisé une campagne de vaccination de masse en collaboration avec le ministère de la Santé de la RCA, et a vacciné 220 000 enfants de moins de cinq ans.
Joignez-vous à nous pour soutenir notre travail dans les zones de conflit
Dans les zones de guerre et de conflit, MSF ne prend pas parti.
Le fait d’avoir un revenu prévisible nous donne les capacités et la flexibilité nécessaires pour répondre rapidement aux urgences dès qu’elles surviennent.
Neutralité et indépendance
MSF ne prend pas parti dans les conflits.
Nous restons neutres. Nous fournissons des soins médicaux uniquement en fonction des besoins et travaillons de manière proactive pour atteindre les personnes qui ont le plus besoin d’aide. Il est essentiel pour nous de parler avec toutes les parties à un conflit afin d’obtenir un accès et de fournir une assistance aux communautés touchées.
Nous maintenons notre indépendance en veillant à ce que tout le financement pour notre travail dans les conflits provienne de particuliers parmi le grand public. Dans les zones de conflit, nous n’utilisons pas les fonds des gouvernements qui ont des liens avec le conflit.
Bien que nous ne soutenions aucune partie belligérante, nous ne sommes pas toujours en mesure d’être présents de tous les côtés d’un conflit. Cela peut être dû au fait que l’accès ne nous est pas accordé par une ou plusieurs des parties, ou à cause de l’insécurité, ou encore parce que les principaux besoins de la population sont déjà couverts.
En Syrie, nous ne pouvons travailler que dans certaines zones contrôlées par des groupes d’opposition armés. La violence et l’insécurité, les attaques sur les structures médicales et le personnel médical ainsi que l’absence d’autorisation du gouvernement de travailler en Syrie sont les principaux obstacles à l’élargissement de nos activités médicales directes à toutes les régions.