Un centre de traitement du choléra de 36 lits, avec la capacité de passer à 100 lits, est maintenant opérationnel à Assosa, à 10 km de l’hôpital de la ville de Malakal. Soudan du Sud, 2024. © MSF
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Soudan du Sud : une action urgente est nécessaire pour lutter contre l’épidémie croissante de choléra

L’assainissement et l’hygiène doivent être améliorés pour éviter la propagation de maladies sur les sites de déplacement surpeuplés

En réponse à une épidémie de choléra déclarée par le ministère de la Santé le 28 octobre, Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place une unité de traitement du choléra de 20 lits à l’hôpital civil de Renk, au Soudan du Sud. Nous appelons toutes les organisations présentes dans l’État du Nil Supérieur à aider à prévenir la propagation de la maladie dans la région, et au-delà. 

L’unité de traitement que soutient MSF a jusqu’à présent soigné 45 personnes pour le choléra, dont deux sont décédées. La plupart des patientes et des patients sont des personnes ayant fui la guerre au Soudan, où une épidémie de choléra a été déclarée en août 2024. Nous avons toutefois reçu aussi des membres des communautés locales de Renk. Les sources d’eau contaminée, la défécation en plein air et les conditions de vie dans des sites surpeuplés en raison de l’arrivée massive d’individus provenant du Soudan constituent une menace importante pour les personnes réfugiées et la communauté locale. « Compte tenu des conditions de vie inadéquates, des sites surpeuplés et de l’afflux continu de personnes réfugiées et rapatriées du Soudan dans les villes de Renk et Malakal, il est urgent d’intervenir pour améliorer la situation en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, afin d’empêcher la propagation de la maladie », explique Emanuele Montobbio, coordonnateur de projet de MSF pour le programme d’urgence de Renk. « Depuis les dernières semaines, jusqu’à 800 personnes entrent en moyenne chaque jour à Renk en provenance du Soudan, fuyant la guerre dans le pays. » 

« Ces dernières semaines, jusqu’à 800 personnes entrent en moyenne chaque jour à Renk en provenance du Soudan, fuyant la guerre dans le pays. »

Emanuele Montobbio, coordonnateur de projet de MSF pour le programme d’urgence de Renk

Réponse au choléra à Malakal 

À Malakal, à moins de 300 kilomètres de Renk, nos équipes ont observé une forte augmentation des cas de choléra. Il s’agit d’une destination pour de nombreuses personnes rapatriées et réfugiées venant de Renk après avoir fui le Soudan. Certaines restent à Malakal, mais beaucoup d’autres poursuivent leur voyage vers d’autres parties du pays. 

L’augmentation observée des cas de choléra à Malakal a entraîné la mise en place d’une unité de soins intensifs à l’hôpital de la ville de Malakal. Depuis le 12 novembre, en moins d’une semaine, 65 individus ont été admis dans l’installation. En parallèle, nos équipes mènent des activités de promotion de la santé, afin de freiner la propagation de la maladie. 

Le personnel de MSF prodigue des soins essentiels à l’intérieur de l’unité de traitement du choléra de l’hôpital de Renk. Jusqu’à présent, 45 personnes ont été traitées. Soudan du Sud, 2024. © MSF

Compte tenu du nombre croissant de personnes atteintes, nous avons établi un centre de traitement du choléra (CTC) à Assosa, à moins de 10 kilomètres de l’hôpital de la ville de Malakal, avec une capacité d’accueil de 100 lits. Nos équipes traitent les gens atteints de choléra depuis le site de protection des civils de Malakal. Le site accueille des milliers de personnes, ce qui accroît le risque de propagation. MSF exhorte les autres organisations à mettre rapidement en place des installations de traitement sur le site de protection des personnes civiles, afin d’éviter les pertes en vies humaines.  

Risque de propagation 

Avec de nombreuses personnes se déplaçant à travers l’État du Nil Suprieur et d’autres régions du Soudan Sud, les risques que l’épidémie de choléra se propage au-delà de Renk et de Malakal sont élevés.  

« La réponse actuelle dans le Nil Supérieur ne correspond pas à l’urgence de la situation. Nous appelons à des efforts renforcés et collaboratifs de la part de tous les organismes présents à Renk, et au-delà, notamment à Malakal. Il est impératif de maîtriser la propagation dans les plus brefs délais, et de prévenir une nouvelle crise, voire une crise plus large », déclare Montobbio. « Une campagne de vaccination réactive immédiate est essentielle. »