MSF s’inquiète de la déportation des Afghans et Afghanes du Pakistan
Les autorités pakistanaises ont récemment annoncé que la « phase deux » du « plan de rapatriement » des Afghanes et des Afghans présents dans le pays débutera après l’Aïd (15 avril). Médecins Sans Frontières (MSF) est profondément préoccupé par cette annonce, et par les droits et le bien-être des personnes touchées par la première série de déportations. Le Pakistan abrite environ 4,4 millions d’individus d’origine afghane, parmi lesquels 500 000 auraient déjà franchi la frontière. Plusieurs Afghans et Afghanes qui vivent au Pakistan sont là depuis des décennies. Bien que ces personnes aient passé plus de temps au Pakistan que dans leur pays d’origine, elles n’ont aucun recours légal pour rester dans le seul endroit qu’elles peuvent effectivement appeler « leur chez eux ».
Pour plusieurs, ce « rapatriement » signifie emballer leurs biens et les transporter sur un cheval, une charrette, une voiture ou un bus, pour se rendre en masse dans un pays qui est déjà aux prises avec une pauvreté généralisée, des services de santé inadéquats et des restrictions accrues à l’égard des femmes. La deuxième phase de déportation laissera environ 800 000 personnes détenant la carte de citoyen afghan (ACC) délivrée par le Pakistan en état de vulnérabilité face au retour et au risque de préjudice. La troisième phase pourrait quant à elle entraîner une nouvelle déportation des détenteurs et des détentrices de la carte de preuve d’enregistrement (PoR) délivrée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).